Apprendre au Musée
Le financement des musées

Musée du Quai Branly

Je viens d'effectuer une première visite de reconnaissance au tout nouveau Musée du Quai Branly.

Première visite parce que je n'avais qu'une heure de disponible et qu'il est impensable de tout saisir, même l'essentiel en si peu de temps. J'y retournerai donc à l'automne, question de leur laisser le temps de terminer l'installation et d'amorcer leurs activités pour la famille et les écoles.

Le musée est situé à quelques pas de la tour Eiffel, dans un secteur de Paris où l'on retrouve plusieurs musées importants dont plusieurs sont en travaux de rénovation ou l'ont été récemment : Musée de la Marine, Musée de l'Homme, La Cité de l'architecture et du patrimoine (ouverture prévue en 2007), etc.

Avant de commencer, trois liens intéressants :

- Cet article du journal Le Monde résume l'historique de la gestation du musée.

- France 2 a publié un plan d'ensemble du site ainsi que de l'intérieur du musée. Ça vous aidera à comprendre mes commentaires.

- Génial! : un insider a photographié toute l'installation du musée avec son téléphone portable! Un photo-blogue de l'installation, quoi!


Voici donc, en vrac, mes impressions.

Extérieur

Mur

L'arrivée se fait le long de la Seine. Première surprise, le site est bordé par un immense mur de verre. Ce mur a pour fonction de couper le bruit, mais réussit très bien à créer une ambiance de préservation : le musée est lui-même en vitrine!

Vient ensuite un aménagement paysager (un jour on pourra appeler ça jardin, pour l'instant, ils étaient en train de planter et d'aménager. Mais ça promet!).

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Également, on y retrouve le fameux mur végétal (désolée, pas de photo parce que je suis allée le voir à la fin de ma visite et rendu là, je n'avais plus de piles dans l'appareil) du botaniste Patrick Blanc. Impressionnant.

Accueil

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La billetterie se situe à l'extérieur, sous l'espace consacré aux collections permanentes. C'est la première fois que je vois une billetterie «à l'air libre». J'ai bien hâte de voir la réaction des gens lors des jours de vent, de pluie ou de grand froid. Sur la photo, on voit bien qu'il y a peu de gens (il était 14h), mais à ma sortie (vers 15h40), la file était déjà cinq ou six fois plus longue. En plein mois de janvier et février, je doute que les gens accepteront de faire la queue au froid pendant si longtemps .

Évidemment, un tel aménagement serait impensable au Québec. C'est là que l'on constate que l'implantation d'un musée doit réellement se faire selon son contexte.

Entrée

L'entrée du musée est spacieuse. C'est peu dire. Immense! Blanche de partout, ce qui la rend un peu trop impersonnelle. Ça viendra avec le temps j'imagine.

Par contre, on y retrouve le premier étage de la réserve des instruments de musique de la collection du musée : une immense colonne de verre qui occupe plusieurs étages (photo).

Je trouve extraordinaire d'avoir pensé à exposer une partie de la collection aux visiteurs et surtout le choix de la collection : en effet, les instruments de musique sont très significatifs pour les gens. À retenir.

Passerelle

Suite à l'entrée, on s'engage dans une immense (encore! ... Oui, tout est immense dans ce musée : l'espace, les infrastructures, les objets, les vitrines. Tout!) passerelle blanche (photo). Cette passerelle fait office de lieu de transition entre notre culture et celles que nous allons découvrir. Le passage débute en étant large et d'une éblouissante blancheur pour devenir étroit et obscur. On dirait presque qu'une symbolique maternelle avec le passage de la naissance. Peut-être a-t-on voulu signifier que l'on retournait aux origines?

Sur la passerelle (murs et plancher), on retrouve des projections qui «mettent dans l'ambiance».

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L'exposition permanente

Nous voici enfin arrivés dans l'exposition. Quatre zones : Afrique, Océanie, Asie et Amérique. Et des objets. Le coeur de l'expo, son âme, ce sont les objets. Ceux-ci sont accompagnés d'une vignette et d'un maigre élément de contexte. Fait intéressant, ils sont regroupés par thématique plutôt que par peuple. Les masques, les instruments de musique, les objets funéraires, la chasse, la spiritualité, etc. Le tout, en regroupant les peuples.

Pour quelques photos de l'exposition, voir celles-ci du Figaro.

Les objets
Il va sans dire que les objets sont magnifiques. J'ai tout de même déploré l'absence totale de textes de zone. Aucune introduction, aucune mise en contexte, aucune présentation explicite des peuples. Je devine qu'on les retrouve dans l'audioguide et dans la visite guidée.

Il faut savoir que je fais le choix de toujours faire la première visite «sans rien» comme plusieurs des visiteurs. Dans ce cas-ci, il manque nettement ces textes généraux. On verra bien le contenu de l'audioguide lorsque j'y retournerai.

Les vitrines sont en-soi impressionnantes. Pas de socle. Du verre d'en bas jusqu'en haut. L'objet est suspendu (ou soutenu) en l'air dans ce cube de verre. L'effet impose.

Les boîtes

De l'extérieur, on voit des boîtes colorées qui constituent une des particularités visuelles du musée.

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À l'intérieur, ces boîtes sont le véritable bijou de l'exposition. Chacune est consacrée aux objets d'un peuple. Chacune est aménagée de façon différente. Chacune a son ambiance, son atmosphère, son âme. Après la seconde que l'on explore, on se prend au jeu de vouloir découvrir la suivante!

On voit bien que ces boîtes sont encore à l'étape de la finition. À l'entrée, il y a un espace vide sur le mur. Peut-être sera-t-il consacré à un texte présentant le peuple en question? On l'espère.

D'autres boîtes sont nommées boîtes à musique. Comme leur nom l'indique, elles présentent la musique de ces peuples. Les gens s'y agglutinaient et on voyait bien qu'ils appréciaient ce volet qui leur permet de s'imprégner du contexte dans lequel les objets évoluaient.

Multimédia

Au centre de l'immense salle, on retrouve une structure de cuir tout en long. Elle a été nommée le serpent. Cette bande abrite de nombreux multimédias (entrevues, documentaires, etc.) sur les peuples. Sans audioguide, c'est le seul endroit où l'on peut réellement sentir le vécu de ces peuples. Un volet très apprécié de la visite. Par contre, l'aménagement est à questionner : ces alcôves sont parfois minuscules et seules deux ou trois personnes réussissent à voir l'écran.

D'ailleurs ce a href="http://www.flickr.com/photos/bezombes/95307525/">commentaire sur les alcôves multimédias correspond exactement à ce que j'ai senti.

Semblerait qu'il faudra vivre avec.

À la toute fin de l'exposition (section sur les Amérindiens), sur ce même serpent, on retrouve des visionneuses (un peu comme dans les lunettes stéréoscopiques). Elles montrent en 3D, des photos de sites Incas ou Maya (je n'ai malheureusement pas retenu). Jusque là, rien de spécial, on connaît. Mais, ce qui est génial, c'est que lorsque l'on bouge ces lunettes, on se retrouve à «pointer» sur certains lieux de la photo. Apparaît alors un texte qui explique ce qu'est ce lieu ou ce monument. Rien de bien compliqué, mais soudain, on passe d'un état d'observateur passif qui ne comprend pas à celui d'initié qui interprète ce qu'il voit!

Éducation

Les animations scolaires et familiales ne sont pas commencées. Elles débuteront en septembre. J'ai bien l'intention d'aller observer ces activités. Pour l'instant, le programme (voir la section «Vous êtes» du site du musée) proposé est des plus intéressant!


À suivre donc!MurMur_1
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Commentaires

Nathalie Perreault

Il ne manque pas de stimulations par chez vous!

En tous cas, pour ce qui est de ton analyse, c'est ce que j'appelle de l'observation proactive... Chouette! :-)

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