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Quand la culture se fait amusante

Ennuyante l'histoire? Que non! La Commission de la capitale nationale organise avec des collaborateurs du domaine de la culture (le Théâtre du Trident, le Musée de l'Amérique française et le Journal de Québec) le Tribunal de l'Histoire.

Dans ce communiqué on retrouve les détails.

Mercredi le 3 décembre, vous pourrez devenir juré pour le procès de Marie de l'Incarnation, accusée d'avoir fomenté un génocide culturel. Une mise en scène, de la musique, des comédiens et des références historiques via une historienne, voilà ce que l'on nous propose. Le public joue le rôle du jury. Ne rêviez vous pas d'être juré un jour sans avoir les contraintes du rôle «réel»? À vous de jouer et d'apprendre!

Wow!

Et c'est gratuit!


Qu'est-ce qu'un Musée (suite)

Vous vous souvenez du débat sur la définition de musée dont je vous avais parlé?

Cette recherche d'une nouvelle définition s'inscrit dans un processus plus large d'évaluation et de révision de l'avenir de l'organisation et des documents de base (ex. chartes et codes d'éthique) de l'ICOM.

Les membres de la liste de diffusion ont été consultés et dans la série de définitions suggérées, trois d'entre elles ont été les mieux accueillies.

«Suggestion 1 :
Les musées sont des institutions qui servent la société en disséminant le
savoir, l’appréciation et la conservation du monde naturel et de l’héritage
culturel et scientifique de l’humanité, à travers les collections, les
souvenirs, les sites et les processus qui les intéressent, sur lesquels ils
font des recherches, et qu’ils interprètent pour le bénéfice public.

Suggestion 2 :
Un musée est une institution qui sert l’intérêt public à travers
l’éducation, la collaboration, la communication, ou la recherche sur les
questions sociales, culturelles et scientifiques exprimées en tant
qu’objets, spécimens, ou activités.

Suggestion 3 : Un musée est un organisme éducatif qui sert le public en
recherchant et en interprétant l’héritage naturel et/ou culturel, à travers
l’utilisation d’un environnement physique, et souvent d’objets. Les musées
qui détiennent des collections en prennent grand soin en tant que bien
public, et les préservent pour l’avenir.»

Vous pouvez commenter ces définitions sur la liste de diffusion ICOM L


Entretien avec Michael Ignatieff

L'édition du 15 novembre de L'Actualité comporte un excellent entretien avec le canadien Micheal Ignatieff, professeur et directeur au Carr Center of Human Rights Policy.

L'article de Antoine Robitaille intitulé Ne tirez pas sur les Américains (malheureusement non disponible sur le site Internet du magazine) trace un portrait nuancé mais surtout contextualisé du rôle des États-Unis dans la joute politique mondiale, particulièrement dans le contexte de la guerre en Irak.

Je ne suis pas «pour» la gerre en Irak, ni ailleurs non plus, mais j'apprécie que l'on éclaire mon opinion avec des raisonnements «intellectuels et réfléchis» plutôt que de me fier uniquement sur mes sentiments.

Voilà un autre Canadien à suivre! ... et un article à lire.


Salle Dina-Bélanger

J'ai eu l'occasion, il y a quelques temps d'assister à un concert à la Salle Dina-Bélanger située au Collège Jésus-Marie de Sillery.

J'ai découvert une salle que je retiens pour l'organisation d'événements, conférences, colloques et autres rencontres. Une belle scène, une belle salle. Espace, proximité, grandeur et simplicité. Tout ça en même temps.

Je tenais à partager l'information avec vous... parce qu'il nous arrive parfois de chercher une salle pour la tenue d'un événement.

À retenir.


Oedipe à Colone

Je suis allée voir Oedipe à Colone au Théâtre du Trident tel que je l'avais annoncé ici.

Un classique. Pas un classique «comme certains les trouvent plate». Mais un classique comme on parle d'un classique en philosophie. Philosophie de la vie, de la mort. Par la suite, une belle discussion-réflexion «à la recherche du sens» avec Clément.

L'histoire d'Oedipe et l'histoire de la tragédie grecque, ça fait longtemps que je la côtoie. Ça a aidé à comprendre les nuances. Sinon, une petite mise en introduction est effectuée au début de la pièce.

Petit bémol. J'ai été très surprise par le ton des échanges. J'ai réalisé que d'habitude les échanges au théâtre sont naturels, comme si on était dans notre vraie vie. Comme si on voulait nous montrer ce que peut être la vie, la nôtre ou celle des autres. Mais là, pas du tout. Rien de naturel dans les gestes, dans les paroles, dans le ton des échanges. À la limite du désagréable. Métaphore philosophique? Tradition du théâtre grec classique? Choix «éditorial»? Je ne sais pas.

Par ailleurs, et il ne faut surtout pas rater ça!, la performance de Albert Millaire est tout simplement époustouflante. Une performance physique hors du commun. Imaginez-vous sur une scène en pente de près de 40 degrés avec les yeux bandés et ce, pendant près de deux heures sans entracte. En plus, il réussit à rendre son rôle avec grandeur. Chapeau!

Dernier commentaire. Depuis quelques saisons, je suis étonnée de la quantité de jeunes qui fréquentent le théâtre du Trident. Dans mon jeune temps (!) - j'ai commencé à aller au théâtre pendant mon primaire - j'étais à peu près la seule. Ces jeunes proviennent probablement du Cégep, des cours de français-théâtre. Voilà une belle réussite des enseignants à qui en revient assurément le mérite!


Réflexion de voyage : neutre le musée?

Nadine Davignon de Transfert Environnement nous transmets le fruit de ses observations muséales, lors de son voyage en Asie, dans la dernière édition du MuST :Le musée des sciences de Hong Kong, une rencontre entre l'Orient et l'Occident.

J'aime beaucoup son deuxième constat: «malgré une apparence de culture scientifique universelle, des éléments de la culture locale s'insèrent dans le parcours soit disant neutre de la science.»

Neutre la science? Jamais. Parce qu'il ne faut pas oublier que derrière la science, derrière l'éprouvette, derrière l'ordinateur, derrière le laser, mais aussi derrière le musée, il y a un humain. Et l'humain est tout sauf neutre. Il est empreint du parfum de sa société, de sa culture, de ses besoins et surtout, de sa personnalité.

Nadine donne des exemples de saveur asiatique en culture scientifique. Puis, elle pose cette question: quelles sont les nôtres?

Éléments de réponse: intégration des femmes en science, accessibilité pour toutes les clientèles, démocratie, mondialisation, interactivité, manipulations...

C'est en côtoyant les réalités des autres que l'on peut étudier les nôtres.